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Climat : ces petits gestes qui peuvent vraiment tout changer
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Électricité verte vs électricité « Canada Dry »

Publié le 21 septembre 2018 à 14 h 37 min

Mise à jour le 24 juin 2019 à 13 h 32 min

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Lorsque l’on souscrit à une offre d’électricité « verte » ou renouvelableon a le sentiment, à juste titre, de participer à la transition énergétique : en somme, de moins polluer. Pourtant, alors que le nombre d’abonnés à ce type d’offre ne cesse d’augmenter, cette initiative n’a qu’un effet modéré sur le développement des énergies renouvelables.

Comment ça marche ?

Le marketing est vert, mais les fournisseurs s’appuient, dans leur très grande majorité, sur un outil de certification : les garanties d’origine (GO). Une garantie d’origine est une « étiquette verte » certifiant que le MWh que vous consommez a bien donné lieu à la production d’un MWh d’électricité renouvelable en Europe durant l’année (40 % des GO utilisées en France proviennent de l’étranger). À l’exception de certains fournisseurs engagés comme, par exemple, Enercooptous les fournisseurs français s’appuient sur cet outil pour vendre du vert en achetant l’équivalent de la consommation de leurs abonnés en GO. La seule garantie concernant l’électricité verte est donc que les MWh consommés par le client ont bien été produits un jour quelque part sous forme d’énergie renouvelable. En effet, comme ces MWh n’ont pas été effectivement vendus sous cette forme, l’étiquette verte est affectée à d’autres MWh, qui, eux, peuvent être d’origine nucléaire.

Le prix d’une GO étant très bas (même s’il a tendance à augmenter), des fournisseurs sont en mesure de vendre des offres « vertes » au même prix qu’une offre classique, voire moins cher, pour se différencier de la concurrence. Alors qu’en réalité, la « véritable » électricité verte a un prix, en particulier en période de transition énergétique.

Quels effets lorsque l’on s’abonne à une offre d’électricité renouvelable ?

En dehors des fournisseurs les plus engagés cités ci-dessus, dans les conditions actuelles, c’est un signal envoyé au marché tout au plus : sur le plan de la transition énergétique, cela a un impact modéré ! Néanmoins, restons optimistes : les deux tiers de la contribution au service public de l’électricité (soit 15 % de la facture, quels que soient l’abonnement et le fournisseur) sont investis dans les énergies renouvelables.

Enercoop, le bon élève ?

Enercoop est une coopérative et a l’avantage de fonctionner sans GO. Enercoop signe des contrats directement avec des producteurs d’électricité renouvelable (90 % hydraulique, 5 % éolien, 3 % biogaz, 2 % photovoltaïque) qui fournissent en temps réel le volume effectivement consommé par ses clients en échange d’une rémunération équitable. Si ce fournisseur s’approvisionne le plus souvent auprès d’anciennes installations, il a le mérite de reverser 56 % de ses bénéfices à un fonds d’investissement spécialisé dans le développement de moyens de production d’énergie renouvelable. Les tarifs sont plus élevés (d’environ 15 %), donc, mais les effets plus concrets.

Sources : note interne d’un organisme d’État ; www.changeonsdenergie.com

Extrait de mon ouvrage « Changer d’ère, l’air de rien », paru aux éditions Rue de l’Echiquier –> en vente ici.

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