Des clés à portée de tous, pour un monde durable

ENTOMOJOMadeleine Morley a créé des croquettes pour chiens aux insectes
- Mon chien aime ses nouvelles croquettes et il est devenu écolo !
LAMAZUNALaetitia Van de Walle, le zéro déchet au coeur de l’action

BIOCOOP

Claude Gruffat, la bio au coeur

La transition alimentaire et agricole est mal appréhendée par le monde d’hier pour aller vers la nouvelle économie de demain
Publié le 21 septembre 2018 à 14 h 12 min

Mise à jour le 24 juin 2019 à 13 h 38 min

Tags

Avec 560 magasins, 1100 salariés et 1,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, l’enseigne Biocoop fait figure de référence. Claude Gruffat est le Président de la coopérative, pour lui, la bio doit désormais répondre à plusieurs enjeux dans un contexte de forte demande du marché. Entretien.

Cette interview est parue en premier lieu sur franceinter.fr

Est-ce que les producteurs bio arrivent à suivre la demande du marché qui ne cesse de croître ?

Claude Gruffat : Sur le besoin réel aujourd’hui, non. De la production de proximité en bio, tout le monde en veut maintenant. C’est devenu un vrai phénomène de société, les consommateurs en demandent de partout, dans les réseaux spécialisés, les supermarchés, mais aussi dans les cantines. Ce qui veut dire que tout le monde veut de la bio, mais l’offre est insuffisante.

C’est pour cela que je plaide pour un plan de développement de producteurs bio de proximité en France, pour qu’une offre se structure à l’échelle locale et régionale pour répondre à cette demande en France.

La bio pourrait être une solution à la crise agricole ?

CG : Cela ne pourra pas tout résoudre, mais c’est une réponse qui peut donner des perspectives rémunératrices pour des paysans qui sont aujourd’hui en difficulté dans le schéma conventionnel. Avec les besoins actuels, il faudrait installer 60 000 producteurs bio de proximité dans les six ans pour répondre à la demande, ce qui correspondrait à un doublement des exploitations en France. Voilà une perspective à laquelle le Ministère de l’Agriculture devrait répondre puisqu’il existe une réelle demande. Il n’y a pas besoin de chercher le marché puisqu’il existe, mais l’offre n’est pas structurée.

L’Etat n’est pas un allié pour développer la filière bio ?

CG : Il l’a été…à certains moments…puisqu’il y a eu les aides à la conversion et les aides au maintien qui étaient des aides précieuses pour développer une certaine qualité de bio dans la durée, mais ces aides ont été abandonnées pour différentes raisons. Je regrette que ces aides n’aient pas été redéployées vers la construction de filières cohérentes.

Pourquoi sommes-nous à seulement 4% de bio dans nos assiettes ?

CG : Alors que 91% des français pensent que la bio est bonne pour l’environnement et 89% qu’elle est bonne pour la santé ? Voilà une sacrée question : pourquoi cela ne va pas plus vite…

Il y a le prix pour les consommateurs, qui est un frein, également l’accessibilité aux produits, même si les choses tendent à s’améliorer. Et puis, il y a la question des lobbys qui plaident dans tous les lieux où il faut pour faire en sorte que la bio ne se développe pas trop vite car l’économie des pesticides et de tout ce monde-là est très importante. La transition alimentaire et agricole est mal appréhendée par le monde d’hier pour aller vers la nouvelle économie de demain.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*