Mise à jour le 2 juillet 2024 à 13 h 50 min
J’ai été invité au micro d’Éric Delvaux, dans son émission Le téléphone sonne. Pendant près de 40 minutes, aux côtés de Garance Bazin, doctorante en anthropologie de l’environnement à Paris Nanterre, et Didier Arino, directeur général associé de Protourisme, j’ai donné quelques clés sur un sujet qui fait couler beaucoup d’encre à l’approche de l’été : le surtourisme.
D’emblée, une question se pose : qu’est-ce que le surtourisme ? Ce terme est en fait apparu ces dernières années pour désigner le phénomène de saturation des sites touristiques par un nombre croissant de voyageurs. D’après l’Organisation mondiale du tourisme, 95% des touristes mondiaux visiteraient moins de 5% des terres émergées. En France, c’est 80% de l’activité touristique qui se concentre sur 20% du territoire. Après la pandémie de Covid 19, le tourisme mondial a connu une hausse en 2022 avec plus de 960 millions de touristes internationaux au total sur l’année.
“Je pense que le surtourisme c’est presque devenu la norme en réalité, qu’on a crée une espèce de concept comme un chiffon rouge mais c’est ce tourisme de masse qui pose question. Et c’est vrai qu’à partir du moment où il y a trop de monde au même endroit, eh bien on se retrouve avec une surconsommation des ressources naturelles, on va créer des masses de déchets incroyables, on va gêner aussi les populations locales et pas forcément à l’autre bout du monde, ça peut se passer aussi en France. Je pense par exemple à la petite ville de Collioure dans le Grand Sud, je peux vous dire que pour les habitants, au cœur de l’été, ce n’est pas facile d’y vivre au quotidien.”
Comment inverser la tendance, alors ? Bien sûr que la loi peut avoir un rôle à jouer notamment quand on est dans une situation d’urgence, pour préserver les sites historiques en danger, pour la qualité de vie des habitants ou quand des enjeux de biodiversité ou de ressources naturelles se posent ; quand il s’agit de réguler le déséquilibre du marché locatif et le foisonnement des meublés touristiques aussi. Mais, de mon point de vue, ce qui est essentiel pour un vrai changement de paradigme est ceci : “La vraie question qui se pose, pour qu’il y ait un changement fondamental des comportements, le vrai sujet, c’est le récit, je pense. C’est la façon dont on raconte, et dont on nourrit l’imaginaire, de dire : “Mais où est-ce que je vais [vraiment] passer de bonnes vacances ?””
Envie d’écouter cette émission en entier ? À retrouver en replay sur le site de Radio France